Pas besoin de chercher bien loin… le thème de cet édito s’impose : la pandémie paralysant notre planète !
Mais au–delà de l’avalanche quotidienne des infos, stats, déclarations contradictoires et polémiques, retenons plutôt dans notre Gazette une triple leçon d’utopie sur hier, pour demain… et dès aujourd’hui :
- Sur HIER, un signal fort de FAILLE
Première leçon : notre économie, avec ses lois de performance, rentabilité, juste-à-temps, court terme, flux tendu, a fortement fragilisé notre système sanitaire et nous laisse désarmés devant une guerre inédite pour notre santé. La santé n’est pas un produit marchand comme les autres, le patient n’est pas un client.
L’économique était sensé garantir le social… On constate brutalement que c’est aussi le contraire.
- Pour DEMAIN, des signaux de VALEURS
Deuxième leçon : notre confinement imposé nous conduit à redécouvrir certaines valeurs essentielles à la vie humaine : proximité, autonomie vivrières, rencontre de l’autre, solidarité, gratuité, créativité, flexibilité…
Des signaux faibles sont là, des choses qui paraissaient autrefois impossibles deviennent inéluctables :
Des masques taillés dans le prêt-à-porter ou à domicile
Des respirateurs assemblés par l’industrie automobile
Des chirurgiens mutés en brancardiers
Des jeunes bénévoles pour les courses des anciens
Des start-up, et par-dessus tout, des soignants engagés malgré les risques, la fatigue ou les violences subies…
- Dès AUJOURD’HUI, des INQUIÉTUDES
Troisième leçon : les débats actuels comportent des signes troublants quant aux méthodes de sortie :
La chasse ouverte au responsables, rendre des comptes
Un manichéisme binaire du choix « la bourse ou la vie »
Un retour souhaité à une économie retrouvée telle après réanimation et ré endettement
Un sursaut pendulaire extrémiste renversant les priorités et rejetant ou oubliant tous les projets d’hier
Bref, le changement sans changer vraiment, dans un cycle tétanique action /réaction… émotion/oubli…
Alors que les responsables, c’est nous tous avec nos modes de vie… que le choix n’est pas entre peste et choléra, entre économie et santé, entre politique et médecine… mais bien plutôt leur complémentarité dans la complexité d’un monde à réinventer où la primauté de la vie et de la personne soit réelle, dans une économie devenue enfin sociale et solidaire.
André LOMBARDET
Edito de la « Gazette des signaux faibles » n° 18 – 30 avril 2020